/// HURTS : INTERVIEW POP !
Hurts, ça fait pas vraiment « mâle », mais est-ce que ça fait du bien ? Oui, à en croire le titre de leur premier album, « Happiness ». Je résume : ils s’appellent « Douleurs » et leur album s’appelle « Joie », ça commence bien. Pas du tout dans la contradiction ces deux petits. Mais c’est vrai que Hurts, c’est un projet plutôt intrigant, à mi chemin entre le grand public et l’indé, super esthétisant mais finalement assez sobre. Et surtout un gros côté groupe europop des années 80, mais pas cheap. On retrouve même parfois du George Michael smooth des eighties, comme sur le très beau morceau The Water. Oh et puis lisez l’interview hein, vous comprendrez mieux tout ça.
(NB : on les confond un peu alors quand les deux répondent à une même question, ils s’appelleront « L’un » et « L’autre »)
Écoutez The Water, qui n’est pas un single mais qui est une bien jolie chanson.
Qu’est ce que la culture pop ?
C’est une culture qui attire beaucoup de gens parce qu’elle propose énormément de choses différentes, tout le monde y trouve son compte.
Qu’est ce qui n’est pas pop ?
Tout ce qui relève de l’égoïsme et qui aliène les gens. La musique pop tu la fais pour donner aux gens, pas pour toi-même.
Quelles sont vos icônes pop ?
Prince, Michael Jackson, dans tout ce qu’ils ont fait, leurs vidéos, leurs performances… Ils ont réussi à tout capturer parfaitement, parce qu’ils étaient très indépendants, ce qui est très important, surtout dans la musique pop, c’est ton identité qui prime. Quand ça commence à ressemble à quelque chose d’autre, ça perd tout son magnétisme. Comme Madonna, qui a tout fait toute seule.
A propos de votre groupe, Hurts, pourquoi êtes-vous 2, et pas 3 ou 12 ?
Parce que si on était 12, on devrait demander à 12 personnes ce qu’elles pensent de tout ce qu’on fait, alors que si on est 2, c’est très simple.
Aaah donc tout se passe bien entre vous 2, vous êtes toujours d’accord ?
La plupart du temps. Mais le truc important, c’est qu’avec 2 personnes, ce qu’on produit est très précis, la vision est très claire. Plus il y a de gens impliqués, moins on est « focus ». Et quelles que soient nos différences, et on en a, on arrive toujours à trouver le bon compromis, et c’est ça, Hurts.
Vous vous complétez quoi.
Oui, exactement, et si on travaillait séparément, je pense qu’on ferait une musique différente.
Pourquoi vous vous appelez Hurts ?
Parce que ça sonne bien, que c’est beau à voir (Rires). Mais aussi, on était très malheureux quand on a commencé le groupe, donc ça nous allait, et quand on a finit l’album, on était très heureux, c’est pourquoi on l’a appelé Happiness.
Si les lettres de Hurts étaient des initiales, ça voudrait dire quoi ?
L’un : Hum… Hope… J’ai déjà pensé à ça, à vrai dire. C’est intéressant.
L’autre : Ahhhhh J’y ai déjà pensé, je l’avais, c’était genre Hope U Really quelque chose…. Laisse moi réfléchir…. Hope U Really…. Je vais y réfléchir.
Ok… Donc.. est-ce que le bonheur fait mal (Does Happiness Hurt?) ou au contraire, est-ce c’est le malheur qui fait du bien ?
L’un : On a besoin d’avoir mal pour ressentir le bonheur. Tu as besoin de ressentir de la tristesse pour apprécier les plaisirs simples de la vie. Il n’y a pas un bonheur général où tout le monde trouve son compte et est heureux pour toujours.
L’autre : Je ne pense pas qu’on aurait pu faire de la musique sans avoir été tristes. La moitié de l’album a été faite quand on était vraiment malheureux. La tristesse amène la créativité.
…qui elle amène le bonheur.
Oui, exactement. C’est marrant de penser à l’évolution de ce travail, parce qu’au début on était comme ça, et depuis qu’on a fini, tout a beaucoup changé, mais c’est important d’avoir ça, pour apprécier la valeur des choses.
On nous a appris la technique ultime pour parler d’Art sans connaître : utiliser 2 contraires, comme « Cette oeuvre me nourrit de famine », ou « L’obscurité brille à travers de cette pièce ». Hurts en 2 contraires ça donne quoi ?
Mais c’est exactement ça le coeur de notre travail : les contrastes. « L’obscurité brille » c’est pas mal je trouve, non ? Parce que c’est plein d’espoir, mais en même temps très triste.
Vous avez fait un duo avec Kylie Minogue, c’est un peu votre marraine pop. Qui serait votre parrain pop?
Elvis Presley, ou Prince.
Comment seraient vos filleuls pop idéaux ?
Ils seraient un mix entre Elvis et Kate Bush
En une personne ?
Oui, si je pouvais choisir deux parents, ce seraient eux. Je pense que ça ferait un enfant intéressant.
Vous êtes un peu les Viktor & Rolf de la musique.
Peut-être les Chapman Brothers de la musique pop.
Vous portez beaucoup d’importance à la mode, et à votre style, vous avez toujours l’air très classes, très propres sur vous-mêmes et élégants, mais on a tous fait de grosses erreurs de style dans notre passé. Est ce que vous avez déjà été des bad boys, et/ou quel était votre pire look?
L’un : Tu vois ce qu’on porte là, on va probablement le regretter dans quelques temps ! (Rires)
L’autre : je regrette d’avoir porté des patte d’eph… C’est une période de ma vie pleine de regrets.
J’ai lu que vous aviez fait des concerts dans des endroits très cool, comme une église, un cinéma X,…
Un laboratoire scientifique aussi ! Au Danemark. Sur un bateau à Bristol aussi…. Le cinéma X était très cool, c’était un vieux cinéma.
Appparemment ça a été simple d’avoir Kylie Minogue sur votre album, votre prochain concert à Paris vouslefaites à l’Élysée avec Carla Bruni-Sarkozy en guest ?
Il suffit de demander ! On lui enverra un fax. On va faire un copier-coller de la lettre qu’on a envoyé à Kylie et on changera le nom. Je pense qu’on pourrait arriver à chanter à l’Élysée.
Vous nous invitez hein ?
Oui, ça sera juste vous deux, Carla Bruni-Sarkozy et nous.
Wow, je vais rêver de ce concert toute la nuit.
Moi aussi, à vrai dire.
(Re)découvrir le single, Stay :
Hurts – Happiness, disponible chez Sony Music Entertainment UK.
Plus d’infos sur leur site : ICI.
Propos recueillis par Anne « 11/11″ Sorrentino.
Photos : Virginie Khateeb
Et notre bible du bon goût alors? Le postier n’est toujours pas passé me la déposer. Je ne comprends pas je pensais être drôle.