/// BROKEN BELLS : INTERVIEW POP !
Cette année, les cloches sont en avance, youhou. Dans la lignée des activistes des groupes patchworks (Jack White, Damon Albarn…), Danger Mouse et James Mercer proposent un nouveau concept : Broken Bells. Alors quand on nous a annoncé que le chanteur des Shins nous préparait un truc avec le producteur de Gorillaz et des Gnarls Barkley, on avait juste envie de pousser mémé dans les orties et de chercher midi à quatorze heures, même si on avait un peu peur que James qui roule n’amasse pas Mouse. Bien au contraire, puisque dès la première écoute, notre son n’a fait qu’un tour : Broken Bells va plus vite que la musique. Rencontre.
Qu’est ce que la culture Pop pour vous?
James Mercer : Je pense que c’est la culture actuelle, communiquée et généralisée par les médias.
Danger Mouse : Oui… Mais je pense qu’on ne devrait pas en parler lorsqu’elle se produit, dans son immédiat. On devrait en parler après, avec du recul, sinon tu es sûr de la détruire.
JM : Mais c’est très moderne, le mot « Pop » est moderne. Est-ce que tu nous demandes l’état de la culture Pop aujourd’hui ou ce qu’est la culture Pop à nos yeux?
On pose cette question à tout le monde, on essaie de définir la culture pop.
DM : Je ne sais pas si c’est quelque chose qu’on peut définir sur le moment, c’est peut-être un peu impatient comme démarche. On se rend mieux compte de ce qu’était une tendance passée, plutôt qu’une tendance actuelle.
Qu’est-ce qui n’est pas pop ?
JM : La culture classique.
DM : Sauf si la culture classique devient Pop !
JM : Quand on parle de Pop, on sous-entend une sorte de culture éphémère post années 50. La culture de la télé, de la radio et des médias en général.
Avec votre univers visuel, et les test d’écoute sur les enfants, la manière dont vous communiquez est assez Pop, non ?
JM : Le test avec les enfants c’est une idée de Brian !
DM : Oui, les gens voulaient qu’on s’assoit et qu’on parle de l’album, morceau par morceau, et ça me branchait pas du tout. C’est peut-être idiot, mais j’aimais bien l’idée de le faire écouter à des enfants qui ne savaient pas que c’était nous, que c’était notre album.
JM : Ils pensaient qu’on était des gens de la maison de disque, c’était le but !
J’adore le p’tit qui sort « Ouais, j’aime les paroles ». Il parle comme un pro et il a quoi, 11 ans ?
DM : Les enfants avaient 6, 7, 8 et 9 ans. Lui c’était l’intello cool, mais il n’avait que 9 ans !
Vous participez tous les deux à d’autres projets musicaux, comment est né le besoin de créer celui-ci en particulier ?
JM : J’avais envie d’essayer quelque chose de nouveau, de différent. Je n’avais pas forcément envie de faire un nouvel album des Shins, surtout après toute la tournée qu’on a faite pour le dernier album. J’avais envie d’écrire avec quelqu’un, et de faire quelque chose de totalement différent, qui me sortirait de mon environnement familier, et Brian partageait toutes ces envies.
DM : Oui, je n’avais plus trop envie de produire, mais plutôt d’écrire et de jouer, de réellement participer, pour créer un album un peu dreamy, avec de beaux sons, qui ne serait pas identifiable pour les personnes qui l’ont fait, mais pour ce qu’il est.
Tu parles de productions, à un moment t’as pas eu un peu peur de devenir le Timbaland des groupes indés ?
DM : Non, je n’ai pas vraiment peur de ça, et je ne pense pas que ça soit le cas. Mais je vois ce que tu veux dire. Le premier album que j’ai produit qui n’était pas le mien était celui des Gorillaz, qui est sorti en 2005 je crois, et nous avons terminé l’album de Broken Bells en 2008, donc ça fait trois ans seulement. J’ai produit plusieurs disques sur une courte période, mais ça fait partie de mon job. Certaines personnes diraient de moi que je suis producteur, d’autres pas, ça dépend.
Vous venez tous les deux de formations différentes. Si vous pouviez choisir des membres de différents groupes pour créer le groupe ultime, qui choisiriez-vous ?
JM : Wow, c’est un peu comme Fantasy Baseball, mais pour des groupes indés ? On devrait faire ça, créer un site internet de Fantasy Indie Bands ! (Rires).
DM: Ayant travaillé avec pas mal de gens différents, je peux te dire que même si tu choisis les meilleurs joueurs de chaque équipe, les faire jouer ensemble pour un match ça les rendrait pas aussi bons que dans leur élément d’origine. Ils sont aussi les meilleurs grâce à ceux avec qui ils jouent depuis 10 ans, et qu’ils connaîssent bien. Ce n’est sûrement pas la réponse que tu cherchais, je deviens hyper technique, mais je sais pas, je ne peux pas vraiment répondre à ça, il n’y a pas d’équation logique possible.
Ok. Et votre nom, Broken Bells ?
DM: Tu ne l’aimes pas ?
Pas du tout. Beurk. [Provocation facile de ma part, je pense au contraire que ce nom est plutôt cool]
DM : Je le savais, je savais qu’il y aurait un mec comme ça un jour. Mais nous on l’aime bien, on le trouve juste cool, ça allait avec ce qu’on faisait. Et faut bien se trouver un nom, non?
[Je décide de titiller un peu plus Danger Mouse, qui est assez bougon-rigolo disons, et néanmoins pertinent dans ses réponses.]
Est ce que Broken vient de quelque chose qui t’a blessé quand tu étais enfant ?
DM: Si tu veux, tu peux penser ça oui.
JM: C’est Brian qui a eu l’idée de Broken Bells, mais j’aime ce nom parce qu’il exprime cette imperfection qui renforce le charme de certaines choses, et j’ai trouvé que ça collait bien à l’album. Il y a quelque chose d’un peu déséquilibré dans quelques chansons de l’album, comme par exemple dans le 1er single, The High Road, qui commence avec ce piano un peu étrange, presque cassé.
The High Road
Je suis assez surpris par l’album, après avoir écouté The High Road : c’est assez différent du reste des morceaux non ?
DM : Je n’ai pas cette impression, en même temps j’ai du écouter l’album 200 fois. Mais je comprends, certains personnes écoutent un album une fois, deux fois seulement… je pense qu’on devrait mettre un autocollant sur le boitier, un warning qui dirait: « Attention, si vous écoutez cet album moins de 4 fois, vous n’allez peut-être pas l’aimer – Si vous ne voulez pas écouter cet album 4 fois, vous devriez peut-être écouter un truc sorti du top 40, ça vous plaira certainement plus ».
JM : Beaucoup de disques sont comme ça, je trouve que cet album a certaines chansons très accessibles dès la première écoute.
Bon, vous savez dire quoi en français ? D’ailleurs, vous savez comment on dit Broken Bells en français ?
Non, dis-nous !
Cloches Cassés.
(Ils essaient de répéter, ils sont ravis de dire leur nom en français).
JM : Est ce que cassé veut dire « bell » ?
(Rires) T’avais une chance sur deux, mais non, c’est « broken » !
DM: Alors quand tu vas écrire l’interview, tu vas écrire Cloches Cassées or Broken Bells ?
Bah Broken Bells !
JM : Ah ok, je me demandais si vous traduisiez aussi les noms ou pas. (Rires)
Broken Bells – Broken Bells, disponible chez Sony Music.
www.myspace.com/brokenbells
The Ghost Inside, actuellement Single de la semaine sur iTunes, à télécharger gratuitement.
(Re)découvrez les autres interview Pop !
Propos recueillis par Raphael Cioffi.
Photo : Ludo Martin.
Merci à Anne, Babelfish de Spank.
decouverte recente, j’aime beaucoup ce qu’ils font (merci du conseil).
Ils ont l’air aussi sympa que leur musique….
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