/// QUI ES-TU JUSTIN BIEBER ?
Imaginez. A peine âgé de 15 ans, vous vous retrouvez pris sous l’aile d’Anne Roumanoff, après que celle-ci ait tout simplement « a-do-ré » vos parodies de la pub LCL mises en ligne sur YouTube. Bon, à présent, remplacez Roumanoff par Usher et lesdites parodies par des reprises de Stevie Wonder, Michael Jackson et…Usher (entre autres), et vous aurez une petite idée du fabuleux destin de Justin Bieber, nouvelle idole des jeunes et des mamans curieuses de ce que leurs enfants écoutent. De l’autotune à foison, des productions signées Tricky « Umbrella, ella, ella » Stewart, un featuring de Ludacris…tous les moyens sont bons pour transformer ce petit playmobil aux cheveux d’ange en superstar des kids. Et dire qu’au départ, ces vidéos amateurs ont été mises en ligne dans l’unique but de contenter sa lointaine famille, qui ne pouvait se rendre à ses concerts. YouTube, ou comment toucher Tata Clarisse et des milliers d’autres gens simultanément.
Fort de son succès sur la célèbre plate-forme de vidéos en ligne, une large communauté de fans s’est déjà formée derrière Bieber, avant même la sortie de son tout premier album. Car oui, le petit Bieber a déjà sorti deux courts albums en un an de carrière, l’un étant supposé être la suite de l’autre : My World et My World 2.0. Oui, avec des titres pareils, le concept semble ainsi on-ne-peut-plus-clair. Justin espère se démarquer des autres bébés stars tels que JoJo ou Miley Cyrus et déclare de fait « il y a beaucoup d’artistes de mon âge dont l’album entier décrit un monde parfait. Mais la vraie vie n’est pas parfaite, et c’est ce que mon album véhicule ». Mais hey, mec, on est pas dupes, Lil’ Bow Wow est passé par là avant toi pour nous expliquer à quel point il est difficile d’être courtisé par toutes les filles de la cour de récré et ce dès l’âge de 13 ans.
Son tube aux 10 millions de vues, Baby :
Et après le succès fulgurant du premier EP (1 million de copies écoulées aux Etats-Unis en moins de deux mois), My World 2.0 s’est lui aussi retrouvé catapulté en tête des charts américains, capitalisant en partie sur les ventes incroyables de « Baby » et son refrain des plus inspirés (« I was like, baby, baby, baby oh, like, baby, baby, baby no, like (…) »). Et c’est d’ailleurs peut-être pourquoi on retrouve sans surprise Christina Milian à la co-écriture du morceau. N’y voyez là rien de péjoratif, faites ce que vous voulez de cette information. My World 2.0 est d’ores et déjà décrit par les critiques comme étant « plus mûr » que son prédécesseur, pourtant sorti 5 mois plus tôt : ici, Justin décrit sa petite copine tel « un ange venu pour l’emmener au Paradis », là il compare son couple à Adam & Eve, mais aussi à Sonny & Cher (sic). Il se paye même le luxe de décrire les marie-couche-toi-là dans un tonitruant duo avec le déjà tellement 2007 Sean Kingston, les appelant des « Eenie meenie miney mo lova » (re-sic). Tout ça bien sûr avec le soutien d’une horde de fans inconditionnels, qui vivent Bieber, respirent Bieber et seraient sûrement prêtes à manger Bieber si une gamme de céréales estampillées à l’effigie du chanteur venait à voir le jour.
Elles se surnomment les « Belieber » – « Bieberettes » lorsqu’en plus de ça elles ont les cheveux bruns – et sont atteintes de ce qu’elles aiment à appeler la « Bieber Fever ». Ces jeunes fans, en majorité de sexe féminin (on ne va pas se leurrer), passent le plus clair de leur temps à parler de Justin sur l’outil de réseau social Twitter : le jeune homme y est d’ailleurs quotidiennement un Trending Topic (sujets les plus discutés actuellement sur Twitter). Une fan attitude un peu poussive qui donne lieu à des dérives pour le moins inattendues, tels que des tests Facebook « Serais-tu prête à plaquer ton petit ami pour Justin Bieber ? » (dont la plupart des choix de réponses proposées aux questions sont similaires, oscillant invariablement entre le « grave, tout de suite !!! » et le « mais carrément, j’suis trop OPÉE ! »), ou encore cette jeune fille dont le rêve était que Justin s’abonne à ses mises à jours sur Twitter, chose qu’il a daigné faire, faisant gagner à celle-ci bon nombre de fans de Bieber. Être fan d’une fan, concept particulier s’il n’en est. Le phénomène n’est toutefois pas réservé aux américains, puisque le succès de Justin est international, le garçon ayant même provoqué une émeute le 22 février dernier à Paris lors d’une dédicace organisée chez Citadium. C’est sûrement ce qui s’appelle « Biebre dangereusement ».
Malgré tout, à une heure où les Tokio Hotel peinent à remplir Bercy comme à leur heure de gloire, il y a 4 ans, et où les icônes pop actuelles les plus influentes sont majoritairement féminines, il est bon de questionner la pertinence de l’apport artistique d’un artiste tel que Justin Bieber et sa capacité à s’inscrire dans la pérennité en tant que star internationale. Espérons que ce conte de fées 2.0 ne sera pas vain pour celui qui s’apparente à un Jordy nouvelle génération, sorte de version 3GS des popstars infantiles.
TEXTE : Thomas Rietzmann
ILLUSTRATION : Céline Auxire
Sympa !
Bravo Thomas et bravo Céline.
J’aime cet article. Génial! Continuez
Très drôle! Génial
you are is tros tros tros tros beeeeeeeeeeaaaaaaaaaaauuuuuuuuuu as a super guardian angel
Encore un article incontestablement séduisant